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Uruguay
                                              URUGUAY 2011
 
                                        « Camps d’Arachannes »



28/05/2011 : Marseille – Madrid – Montevideo par Iberia.

Il faut bien reconnaître que la compagnie espagnole n’est pas à la hauteur. Elle se montre tatillonne, exigeante et cupide en ce qui concerne les armes, nettement défaillante sur le confort, les équipements, la restauration et, particulièrement, insuffisante sur la ponctualité et les informations aux voyageurs. A moins de maîtriser l’espagnol dans le texte, leur anglais hispanisant amplifié par une piètre sonorisation est proche de l’incompréhensible ou d’un patois mandarin !

29 mai

Nous voici, pourtant et enfin, rendus à Montevideo après de nombreuses heures de vol et d’anxiogènes péripéties.

Jean-François est là ! Le ciel est dégagé, l’ambiance rieuse. On récupère les armes, c’est long mais facile. On retrouve nos prédécesseurs au MacDo de l’aéroport qui nous dresse un tableau idyllique du séjour. Lalo arrive. Tout est bon et ça devrait l’être de plus en plus !!! Ça commence…
En route pour San Jose et la « Finca Piedra »…

Après 1h30 de trajet dans un minibus confortable, nous arrivons à l’estancia de San Jose.

Premier choc !

Habitués aux réceptifs africains avec leur authenticité et leur charme désuet, nous sommes plaisamment surpris par le standing et les agréments proposés par le lieu. Tout, ici, respire le bon goût et le raffinement. Les chambres, spacieuses sont agréablement décorées dans un style délicat et disposent de toutes les commodités modernes. Les parties communes sont très accueillantes et, chaleureusement, réchauffées par des foyers rougeoyants propices et engageants aux longues et enfiévrées conversations de chasse, de voyage et de vie autour d’un verre et de l’âtre.

Qui connaît la table d’hôtes du « Comme chez soi » à Bruxelles ne peut qu’apprécier le rare privilège de manger, tous réunis autour d’une longue table, dans la cuisine. En prise direct avec le feu, les fourneaux et l’incessant ballet de la brigade réduite, pourtant, à un simple trio, efficace, discret et dévoué que domine, par son imposante stature, le maître es-grillade, Pedro, nous sommes bien !

Revenons à l’essentiel, au but final de notre séjour, à la chasse. Jean-François et Lalo ont pris l’excellente et judicieuse habitude de procéder à une immersion brutale et totale. Moins de deux heures après l’installation : passée aux tourterelles, rentrée au dortoir.
Très vite, c’est le but, nous sommes dans le bain.
Pas de place pour les états d’âme, la fatigue, la réflexion, les douilles s’accumulent et de nombreux colombidés tombent au champ d’honneur et aux chants, certes, peu mélodieux, de nos calibres 12.

Nous goûtons, après le premier apéro au salon devant la grande cheminée et un convivial autant que succulent dîner, enfin, à un repos mérité et salutaire.
Le vrai début des réjouissances, c’est dans quelques heures…

30 mai

« On » a renseigné, à nos GO, un gros et bon spot à pigeons. Sans hésiter, nous nous y rendons avec le fol espoir et la ferme intention d’en découdre avec les « palomas » ! Nous prenons position autour d’un campo où des déferlantes ailées ne vont pas tarder à pointiller le plafond, déjà, bas. « Del Monte » et « Manchada » en vagues successives commencent, sitôt les formes installées, à passer en revue les troupes au sol, pour le plus grand bonheur des affûtés qui le deviennent, d’ailleurs, de plus en plus.
Pour les émules de Nicéphore, la lumière est mauvaise et troquer les canons pour le Canon est chose hasardeuse du point de vue du résultat artistique. Toutefois, c’est, malgré tout, l’occasion de peaufiner son swing, ses réglages et son coup d’index….les initiés me comprendront !
Un premier repas pris sur le terrain finira de dévoiler et de révéler les profils de chacun, une reprise sans repos réparateur et nous afficherons, au moment où l’astre décline, un joli tableau à faire regretter leur sédentarité, aux amateurs hexagonaux de pigeons qui sont, il faut le dire, nombreux et plutôt casaniers.

31 mai

Changement de biotope et de climat. Le ciel est au grand bleu et la température plus douce, le jour et le ciel se présentent rayonnants. Ratites et capucins ont tout à craindre de notre détermination et de notre entrain. Sur un campo gigantesque, en 2 groupes, nous allons arpenter, sans nous croiser, des territoires dont les richesses reposent plus sur la quantité et la diversité du gibier que sur la qualité de son couvert végétal.

Deuxième choc !

Les chiens au travail. Ils arrêtent, ils coulent, ils rapportent…Du grand art, preuve de qualités intrinsèques des différentes espèces sélectionnées et, évidemment, d’une éducation longue, rigoureuse et talentueuse. Mathématiquement, l’addition des qualités multiplie les résultats (si quelqu’un peut appuyer ma candidature à la médaille Fields…) !
Tinamous et lièvres, essentiellement et à satiété, avec la manière, dans le plus pur respect et dans le culte de l’art cynégétique. L’arrêt – l’envol – le rapport, séquence immuable, de nombreuses fois observées dans la journée, preuve que « nuestros cazadores » étaient là pour se régaler dans le respect des PMA et d’une gestion faunistique de bon père de famille.
Une fortuite et malheureuse rencontre avec une mouffette a laissé, dans notre mémoire olfactive, la ferme volonté de ne plus jamais aller au contact de pareil relent pestilentiel, même pour un cliché rare !
L’après-midi sera consacré à traquer les « grandes oreilles » dans les rangées de vignes en espalier. En ligne parfaite, à la voix, lentement et prudemment, nous avons parcouru le domaine viticole avec une concentration exacerbée par le fait que la hauteur du feuillage nous dissimulait les uns aux autres. Quelques bouquins, un renard argenté et les premières sarcelles suffirent à nous réjouir et alimentèrent les conversations, la nuit tombée, sur le chemin du retour.

01 juin

Brouillard léger, visibilité faible. Une sortie de dortoir de tourterelles puis une billebaude sur un territoire varié au milieu des ongulés. Le tableau final le sera tout autant : lièvres, perdrix, bécassines, pigeons et tourterelles en majorité oreillardes.
Apéro chez des compatriotes expatriés et heureux (NDLR : des Belges) :
« Madame, votre fromage était, absolument, délicieux. Merci beaucoup pour votre accueil si chaleureux ! ».
Retour à l’hôtel pour déjeuner et boucler la valise, nous migrons, cet après-midi, vers le nord…

Aéroclub de San Jose, trois aéronefs nous attendent, l’aventure continue…

Il faut toujours des premiers ! Le plus âgé des pilotes me montre du doigt et me dit sans ambages : « Tu, aqui ! ». J’obtempère et monte illico dans le beechcraft de tête.
Vu du ciel, l’Uruguay est très vert, très irrigué et fort peu peuplé. Après 90 minutes de vol, nous nous posons, sans encombre, à l’aéroport de Melo, des images plein les yeux avec, il faut le dire, une certaine hauteur de vue quant aux notions, chez nous parfois étroites, d’espace et d’horizon.
Un autre type de réceptif nous attend après quelques minutes de route, plus intime, plus convivial, plus familial. Nous y arrivons au soleil couchant et découvrons une bâtisse qui ressemble à un chalet de montagne, mis en éclats dans son écrin de verdure par des reflets ocres et pourpres Entouré d’arbres, de fleurs et de fruits, l’édifice de deux étages, à l’image de nos gîtes, est à l’intérieur, entièrement tapissé de bois et dispose de 6 chambres pour 4 salles de bain. Des cheminées ou des radiateurs bain d’huile réchauffent l’atmosphère des pièces car cette fin d’automne, dans l’hémisphère sud, est fraîche et humide. Les chambres sont distribuées dans un ordre bien précis, les couples et les paires resteront appariés, les solos ou soli resteront singles.

L’apéro du jour, plus long qu’à l’accoutumée (l’intendance faisant les 450 km en voiture) sera, pour les chasseurs, l’occasion de faire le point a mi-séjour et d’espérer le contact avec les becs plats et autres demoiselles…

02 juin

Brouillard épais et dense. Avant le lever du soleil, position est prise autour de petites mares par groupe de deux, le plafond est très bas, la visibilité réduite, l’impatience des chiens fébrile mais les canards rares. A 7 fusils, 38 pièces au tableau à l’issue de la matinée, surtout des sarcelles du Chili & du Brésil.
Repas sur le terrain, petite sieste et chacun gagne son poste pour assister aux ballets aériens de milliers de « palomitas ». Positionnés judicieusement dans un couloir de passage, nous pûmes béats et incrédules, assister, des heures durant, à un véritable déferlement de petits colombidés par vagues successives et ininterrompues de quelques centaines d’individus. Ces véritables « brûle-cartouches » que l’on qualifie sur place de « plaga » (NDLR : plaie) sont responsables d’authentiques pillages de culture. Là-bas, une tourterelle prélevée = un sourire paysan !

03 juin

Direction extrême nord du pays. Première vrai rencontre avec les « gauchos », les cow-boys, les « vaqueros latinos », portant, fiers sur leur monture, le béret et la cape. D’une gentillesse extrême comme d’un accueil bienveillant, ils vaquent, en selle, à leurs occupations quotidiennes principalement axées sur l’élevage d’équidés et, surtout, de bovins.
Le lever du soleil sonnera la fin de nos espoirs de voir s’alourdir le carnier en sauvagines diverses. Malgré, une incursion dans les rizières pour débusquer les bécassines du Paraguay, il faut se rendre à l’évidence, le manque d’eau et les températures encore clémentes, seront tenues pour responsables de notre insuccès sur le gibier d’eau. Le climat, cette année et cette semaine, peu propice est, parmi les aléas de la chasse aux migrateurs, celui pour lequel nous avons le plus d’indulgence. Nous n’en tiendrons aucune rigueur aux organisateurs et tenons, dans ces quelques lignes, à leur témoigner, une fois de plus, toute notre compassion et toute notre sympathie.
Le tant attendu « asado », en lisière d’un bosquet d’eucalyptus, mettra du baume à notre cœur. Nous avons un peu plumé, nous avons légèrement participé mais tout le mérite revient à notre ami Lalo qui, avec maestria, a su d’un simple barbecue nous offrir un véritable festin.
L’après-midi de billebaude nous renverra son lot d’émotions et de satisfactions avec, à nouveau, un fantastique travail de nos auxiliaires à 4 pattes dans des quêtes effrénées à la poursuite des lièvres et autres tinamous tachetés qui, par quelques aspects, se différencient des galliformes européens voire africains que nous connaissions mieux.

04 juin

Notre dernière journée de chasse va nous conduire à la frontière brésilienne et nous verra arpenter des territoires d’une beauté, d’une grandeur et d’une majesté, infinies.

Troisième choc !

Des milliers d’hectares de « pampa » s’ouvriront à nos pieds et à nos bottes. Les inévitables et nombreuses clôtures ainsi que d’épars cactus candélabres empêcheront les néophytes que nous sommes, de nous noyer dans ces immensités. En deux groupes, suppléés par nos habituels limiers, nous allons fouler ces terres arides aux herbes sèches et coupantes pour les truffes comme pour les coussinets plantaires. Le bonheur et la réussite seront au rendez-vous, comme pour graver dans le marbre, nos dernières émotions cynégétiques qui, à l’heure où je vous parle, sont, déjà, de fantastiques souvenirs. Nous prélèverons lièvres, perdrix, pigeons et contemplerons des émeus, des martinetas, des ibis et autres merveilles de la nature.
Une route à deux kilomètres de ce campo fait la frontière entre l’Uruguay et le Brésil, nous déjeunerons en langue espagnole et traverserons la route pour magasiner (sic) en langue portugaise. Une boutique de gauchos nous offrira l’occasion et le prétexte pour ramener toutes sortes de souvenirs plus ou moins décoratifs qui viendront alourdir nos bagages de retour et encombrer, encore plus, nos étagères !

Nous tenons à souligner que nos hôtes ont pris la généreuse habitude, au retour de ces pérégrinations, d’approvisionner en denrées et ressources, principalement, alimentaires, une famille nécessiteuse et exclue de la communauté locale. De nous avoir permis de voir les visages de ces enfants, réjouis d’entendre notre véhicule s’arrêter à leur porte et heureux de s’en retourner les bras lourds de provisions, fut et restera un grand moment de notre séjour. Pour cela, Messieurs Baterosse et Velasquez, je vous dis merci pour eux et merci pour nous, aussi !

05 juin

Première vraie gelée matinale, le froid arrivant, les canards vont suivre…Nos successeurs auront plus de chance. Tant mieux pour eux, tant mieux pour la chasse et tant mieux pour les « Camps d’Arachannes » ! Nous regretterons, simplement, de n’avoir pu, en l’ayant pourtant vivement espéré, contempler le moindre petit sourire sur l’expression de notre, par ailleurs très talentueuse, cuisinière !
Départ matinal pour Montevideo par la route et embarquement destination France via Madrid (+ deux heures de retard, merci Iberia !!!).

06 juin

Formidable séjour, excellente villégiature, souvenirs impérissables à prévoir…
Merci à Philippe, Philou et Fifi [3 Philippe(s) dans un groupe, c’est pas facile !)], à Jacques, à Mario, à Pierre, à Didier et à Sylvie ainsi qu’à Jean-François et à Lalo.

« Al año próximo, amigos »


Tabibu, le 25 juin 2011
Uruguay 2011 - J©Swinnen
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